Faire face à son arbre
La Symbolique de l'Arbre
HISTORIQUE :
« Au tournant de l’an mil, la généalogie accompagne la mise en place de la société féodale et les efforts de l’Eglise pour, d’une part, assurer la transmission des généalogies bibliques et, d’autre part, affirmer sa vision de la famille et la diffusion de nouvelles règles matrimoniales strictes.
L'ARBRE DE JESSÉ :
On situe fréquemment l’ancêtre de l’arbre généalogique à Jessé ( père du roi David). La réprésentation montre un arbre qui part du corps de Jessé. Toute une culture généalogique se constitue au moyen-âge autour de la notion de « lignage » des familles nobles.
On voit apparaître dans le même temps, les "arbres de la connaissance» vulgarisant des grands principes philosophiques et moraux.
LA MÉTAPHORE DE L'ARBRE :
« le souci d’organisation de la pensée, et la nécessité de classement ont donné à la métaphore de l’arbre la faveur pour représenter la pensée généalogique, qu’il s’agisse des espèces ( selon Darwin) des disciplines scientifiques ou de la parenté familiale ( Claude de la Genardière) - Extrait de l’Expérience de l’Arbre – Edition Chiron
L'ARBRE, NOTRE AMI VÉGÉTAL :
Cet être végétal entretien depuis des siècles, une relation intime avec l’être humain. Il en est ainsi dans l’acte de planter un arbre à la naissance d’un enfant, en pensant que si l’arbre se développe bien, il en sera de même pour l’enfant ; comme un jumeau botanique qui devient témoin de l’existence de ce nouvel être et de sa croissance.
De par sa physionomie, l’arbre ressemble étrangement à l’homme : Un homme debout dans sa verticalité entre terre et ciel, les pieds s’enracinant profondément dans la terre , le tronc lieu de passage, de circulation de la sève qui monte des racines vers l’extrémité des branches s’élançant vers le ciel à la recherche de la lumière.
Il nous met en relation à la fois avec le monde souterrain, les profondeurs, et la surface de la terre baignée par la lumière du soleil ; Lumière qui conditionne la croissance de l’arbre et la survie des espèces sur terre. Il est un axe entre terre et ciel : l‘arbre de vie, celui qui évoque l’ascension et une perpétuelle évolution.
Le cycle des saisons est d’autant plus manifeste à travers les arbres qui s’habillent ou se déshabillent dans le rythme immuable de la nature mère. Ce qui nous met en lien avec la temporalité cyclique. Il est aussi dans de nombreuses cultures, symbole de fécondité (le manguier par exemple en Inde). L’arbre, image de la divinité, réalisait l’union entre la terre et le ciel
L'ARBRE DES SÉPHIROT :
Appelé aussi Arbre de Vie, : est une structure énergétique et symbolique représentation de toute la création et bien sûr du corps humain et incarnant les lois de l’univers dans la kabbale hébraique.
Cette structure est composée d’un circuit de 10 sephirots, soit 10 sphères énergétiques dont l’une, Kether , située au somment de la tête, est ouverte sur l’infini et communique avec les 9 autres dans un mouvement de descente, tête-pieds.
Kether ne fait pas partie du corps, l’arbre de la Connaissance du bien et du mal constitue un des aspects majeur du mythe de la Création dont la pensée judéo-chrétienne s’est largement inspirée pour construire les croyances qui imprègnent aujourd’hui la plupart de nos comportements.
L'ARBRE ET SA REPRÉSENTATION GRAPHIQUE EN SÉANCE :
La mise en place graphique de l’arbre généalogique représente pour de nombreux participants ayant expérimenté cette approche, un moment fort en émotions dans la confrontation avec sa place généalogique ainsi que dans la rencontre avec ceux et celles vivants ou décédés qui se placent dans leurs liens de parenté. Souvent des émotions apparaissent dans la construction du graphisme liées à tous les affects contenus dans cet arbre de mémoires.
Maureen Boigen – tous droits réservés
L’arbre donc nous touche par sa dimension de longévité, de permanence tout en nous renvoyant à notre propre fragilité.
Il nous relie à une présence immuable, une mémoire qui traverse les époques, et se fait témoin de l’histoire vécue par nos ancêtres.
Faire face à son arbre, éprouver les lieux et les liens de mémoires, se sentir relié pour se détacher, c’est aussi retrouver sa verticalité, sentir le flux de la transmission qui vient irriguer notre enracinement.